
L'Artothèque 52 Rosa Bonheur c'est la possibilité, pour un particulier ou une collectivité (écoles, associations, communes, entreprise) d'emprunter une ou plusieurs oeuvres (y compris des livres d'art) pour une durée de 3 mois, pour l'installer à son domicile et la partager avec les membres de sa famille et de son entourage.
Le catalogue, disponible sur internet (à partir de fin novembre 2025), riche de plus d'une centaine d'oeuvres est constitué pour une part d'oeuvres du photographe Reza, mais également d'autres artistes (notamment une forte présence des femmes photographes) déjà présentés dans nos expositions.
La photographie animalière et de paysage sera également bien représentée.
L’Artothèque ROSA BONHEUR
Le projet d’une artothèque à la fois localisée, mobile et numérisée porté par un Groupement composé d’une intercommunalité (La Communauté de Communes des trois Forêts - CC3F) et de 3 associations (Les Ateliers Reza, l’Association Culturelle et d’animation des trois Forêts, la Maison Laurentine), est adossé à un solide existant :
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le Centre d’Art Photographique REZA, disposant d’un fonds d’œuvres mises en dépôt par REZA, par des artistes locaux, nationaux et étrangers avec une forte présence de femmes photographes,
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de moyens propres et mutualisés des 3 associations et de la CC3F,
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d’une expérience éprouvée en matière de médiation,
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d’expertise artistique au travers de deux commissaires d’expositions intervenant au niveau national et international : Pierre Bongiovanni et Rachel Deghati,
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d’une force d’engagement collectif au service du territoire
L’artothèque ROSA BONHEUR, amplifie le travail de diffusion artistique et de médiation mené déjà depuis 16 ans en exerçant ses 3 missions cardinales :
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Mission 1 - Constitution d’un fonds d’œuvres d’art originales et multiples largement accessibles. Ce fonds sera constitué principalement de photographies, sans s’interdire d’autres modes d’expression.
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Mission 2 - Soutien à la création artistique sous des formes multiples. Outre l’acquisition d’œuvres, la Maison Laurentine propose aux artistes diverses possibilités : diffusion de leurs œuvres au travers d’expositions d’envergure ; accompagnement artistique lors de résidences de recherche et de création ; publication de catalogues monographiques et d’expositions de leurs œuvres ; mises en relation directe avec de potentiels acheteurs
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Mission 3 - Médiations et transmission culturelle adaptées. Les moments et formes de médiation déjà mises en place sont diverses : médiation pédagogique de l’école primaires aux écoles d’art ; médiation à caractère socio-thérapeutique en relation avec des organismes sociaux et médico-sociaux ; médiation formative au travers d’ateliers de création collective orientée Images / Texte ou encore de conférence. L’artothèque permet de nouvelles avancées en termes de médiation : en faisant en sorte que chaque personne ou institution accueillant une œuvre se sente enrichie par la présence de celle-ci et en fasse un vecteur d’échanges avec sa famille et ses amis.et en élargissant les périmètres de diffusion et de transmission avec l’artothèque mobile par de personnes relais dans les communes, en prenant appui sur le réseau des bibliothèques et médiathèques affiliées à la Médiathèque départementale.
L’artothèque ROSA BONHEUR, rayonnera sur le département de la Haute Marne (52) et sur le Pays Châtillonnais voisin (21).
Un Groupement autour d’un intérêt commun
Il est constitué de :
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Une intercommunalité - la Communauté de Communauté des Trois Forêts (CC3F), propriétaire du site le Chameau, lieu d’implantation de l’artothèque. Elle est présidée par Marie Claude Lavocat, Maire du Châteauvillain par ailleurs, conseillère départementale. Elle est composée de 29 villages et 6 communes associées (35 « clochers ») https://communautedecommunesdes3forets.com/territoire
ET trois associations
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L’Association Culturelle et d’Animation de la CC3F, émanation de la CC3F, présidée par Yvette Rossigneux, vice-présidente de la CC3F, maire de Giey-sur-Aujon, présidente de l’association. Objet : études, animation de loisirs, organisation de fêtes, manifestations et événements artistiques et culturels ; collaboration avec toutes les structures chargées de l'organisation ou de la promotion touristique et culturelle ; défense et mise en valeur des richesses naturelles et du patrimoine architectural et culturel https://www.facebook.com/tourismedes3forets
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L’association « Maison Laurentine », centre de recherche et de création artistique implanté à la fois à Aubepierre-sur Aube et à Châteauvillain, co-animée par Pierre Bongiovanni (responsable artistique, commissaire d’exposition, auteur) et Marie Solange Dubès (présidente de la Maison Laurentine et responsable de la production). Activités : Accueil d’artistes en résidence de recherche et création ; organisation annuelle d’une grande manifestation artistique (ouverte au public 4 mois de l’année) ; animation du Centre d’Art Photographique REZA ; conduite de recherche-actions sur des thèmes liant l’art, le vivant et les questions de société ; activité éditoriale à caractère prospectif pour ouvrir et nourrir la réflexion artistique, politique, philosophique et sociétale. https://www.nouvelle-laurentine-expedition.com
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L’association « Les ateliers REZA / REZA visual Academy ». Les Ateliers Reza mettent en place des formations au langage de l’image destinées à des jeunes issus de zones défavorisées dans le monde. À travers la photographie, les jeunes apprennent à s’exprimer, leur permettant de contribuer au développement d'une société civile solide dans un climat pacifique. L’association est animée par les 2 co-fondateurs : REZA et Rachel Deghati, commissaire d’exposition, auteure et créatrice de SAMA Editions. https://rezavisual.academy/
La composition du groupement assure à la fois un fort ancrage local et une véritable ouverture internationale.
MODALITÉS DE FONCTIONNEMENT, ADHÉSIONS, CATAlOGUE, EMPRUNT DES OEUVRES, RENSEIGNEMENTS PRATIQUES.
Cette section sera renseignée fin novembre 2025 au moment de l'ouverture officielle au public de l'Artothèque ROSA BONHEUR.
CONTACT
MARIE SOLANGE DUBÈS
msdubes@gmail.com / 06 06 95 64 55
VIE ET OEUVRE DE ROSA BONHEUR
Rosa Bonheur (1822-1899) : Pionnière de l’art animalier et figure de l’émancipation féminine
Rosa Bonheur demeure l’une des figures les plus remarquables de l’art français du XIXe siècle, conjuguant talent exceptionnel et audace sociale dans une époque peu favorable aux femmes artistes. Née Marie-Rosalie Bonheur le 16 mars 1822 à Bordeaux, elle grandit dans une famille d’artistes où son père, Raymond Bonheur, peintre et dessinateur, lui transmet très tôt sa passion pour l’art. Cette éducation artistique familiale, complétée par celle de sa mère Sophie, institutrice aux idées progressistes, forge sa personnalité indépendante et sa détermination à vivre de son art.
Formation et premiers pas artistiques
La famille Bonheur s’installe à Paris en 1829, où Rosa reçoit une formation artistique rigoureuse. Son père, influencé par les idées saint-simoniennes prônant l’égalité des sexes, encourage ses ambitions artistiques. Rosa étudie la peinture en copiant les maîtres au Louvre et développe rapidement une prédilection pour la représentation animale. Dès l’adolescence, elle fréquente les abattoirs, les marchés aux bestiaux et les foires pour observer et dessiner les animaux, développant cette connaissance anatomique qui caractérisera son œuvre.
Sa première exposition au Salon officiel en 1841, à seulement 19 ans, avec «Deux lapins» et «Chèvres et moutons», marque le début d’une carrière exceptionnelle. Ces œuvres révèlent déjà sa maîtrise technique et sa capacité à saisir la vérité du monde animal avec une précision quasi scientifique.
L’apogée artistique
Rosa Bonheur se spécialise dans la peinture animalière, genre alors considéré comme mineur mais qu’elle élève au rang d’art majeur. Son œuvre la plus célèbre, «Le Marché aux chevaux» (1853-1855), mesure 2,44 mètres sur 5,07 mètres et constitue un véritable tour de force technique. Cette toile monumentale, exposée au Salon de 1853, lui vaut une reconnaissance internationale immédiate. L’œuvre, acquise par un collectionneur américain puis exposée aux États-Unis, contribue considérablement à sa renommée outre-Atlantique.
Ses autres chefs-d’œuvre incluent «Le Labourage nivernais» (1849), «La Fenaison en Auvergne» (1855), et «Les Lions au repos» (1872). Ces œuvres témoignent de sa capacité à représenter aussi bien les animaux domestiques que sauvages, toujours avec cette même attention portée à l’anatomie, au mouvement et à l’expression. Sa palette, d’abord sombre et réaliste, s’éclaircit progressivement sous l’influence de l’école de Barbizon.
Une vie non-conformiste
Rosa Bonheur mène une existence qui défie les conventions sociales de son époque. Célibataire assumée, elle vit successivement avec Nathalie Micas puis, après la mort de celle-ci en 1889, avec Anna Klumpke, peintre américaine qui devient sa compagne et biographe. Cette vie privée, considérée comme scandaleuse par ses contemporains, témoigne de son indépendance d’esprit et de sa modernité.
Son mode de vie reflète cette non-conformité : elle porte régulièrement des vêtements masculins, obtenant même une autorisation préfectorale pour porter le pantalon en public, nécessaire pour ses observations dans les abattoirs et les foires. Elle fume, conduit elle-même sa voiture, et reçoit dans son château de By, près de Fontainebleau, qu’elle acquiert en 1860, une ménagerie personnelle comprenant lions, sangliers, cerfs et chevaux.
Reconnaissance et postérité
Rosa Bonheur connaît de son vivant une reconnaissance exceptionnelle pour une femme artiste. En 1865, elle devient la première femme décorée de la Légion d’honneur pour ses mérites artistiques, distinction remise personnellement par l’impératrice Eugénie. Ses œuvres se vendent à prix d’or, particulièrement en Angleterre et aux États-Unis, où elle jouit d’une popularité considérable.
Sa réussite commerciale lui permet d’acquérir une indépendance financière rare pour les femmes de son époque. Elle devient propriétaire de son château de By, emploie plusieurs domestiques et mène un train de vie bourgeois, prouvant qu’une femme peut vivre de son art sans dépendre d’un mari.
Technique et style
L’art de Rosa Bonheur se caractérise par un réalisme minutieux, fruit d’une observation directe et d’une connaissance approfondie de l’anatomie animale. Elle privilégie la vérité scientifique à l’idéalisation, s’inscrivant dans le mouvement réaliste de son époque. Sa technique, d’une précision remarquable, révèle chaque détail du pelage, chaque muscle, chaque expression, sans jamais verser dans la froideur documentaire.
Son style évolue du réalisme sombre de ses débuts vers une manière plus libre et colorée, influencée par l’impressionnisme naissant. Ses dernières œuvres témoignent d’une simplification du trait et d’une recherche d’effets lumineux plus spontanés.
Héritage et influence
Rosa Bonheur ouvre la voie aux femmes artistes en démontrant qu’elles peuvent accéder à la reconnaissance officielle et à la réussite commerciale. Son exemple inspire de nombreuses peintres de sa génération et des suivantes. Elle contribue également à la revalorisation de la peinture animalière, genre qu’elle fait accéder au statut d’art majeur.
Sa mort en 1899 marque la fin d’une époque, mais son influence perdure. Ses œuvres, conservées dans les plus grands musées mondiaux, continuent d’émouvoir par leur vérité et leur force expressive, témoignant du talent exceptionnel de cette artiste qui sut conjuguer excellence technique et audace sociale.
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