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RÉSIDENCE DE TERRITOIRE 2019 / VANLY TIENE

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Vanly Tiene, peintre et sculpteur, est originaire de Côte d’Ivoire. Il réside actuellement à Besançon et réalise de grandes sculptures, souvent monumentales (comme recemment à Evian-les-Bainsl et dans la ferme familiale de Gustave Courbet, à Flagey dans le Doubs) à partir de bois flottés ou de bois tombés et récupérés en forêt. 

 

La résidence

La résidence de territoire organisée avec l'artiste Vanly Tiene avait pour titre  “FRANCHIR LA FRONTIÈRE” .

Ce titre impliquait différents types de frontières :

-  forêt africaine comme lieu d'initiation des adolescents  / forêt européenne comme lieu dédié à la chasse et aux loisirs,

- frontière entre la forêt comme ressource économique et la forêt comme réservoir des mythes

- frontière entre le visible et l'invisible,

- etc...

Elle s'est déroulée du 06 juin au 07 juillet 2019


Pistes de recherche

Les  pistes de recherche étaient les suivantes :

- approche de la sculpture monumentale par l’utilisation exclusive de matériaux-bois recyclé,

- passage de l’errance et / ou du désœuvrement à la dynamique de co-conception et de co-réalisation,

-  passage de l’invisibilité sociale à l’affirmation d’une présence créative et collective dans l’espace public.

 

Espaces de travail concernés : 

- la forêt de Chateauvillain et notamment la zone de l'actuelle réserve intégrale du Parc National de Forêt, nouvellement créé, pour la récupération de bois mort avec le  concours des habitants et des autorités gestionnaires, (Conseil départemental et ONF),

- investissement du parc arboré du site le Chameau avec les participants réunis autour de l'artiste.

 

Approche artistique

l'approche choisie par l'artiste : réaliser une sculpture initiatique comme une une porte d’entrée dans les imaginaires forestiers avec le WAMBÊLÊ, LE MASQUE MYSTÉRIEUX DU PORO EN PAYS SÉNOUFO

Provenant du pays sénoufo, situé au nord de la Côte d’Ivoire, le Wambêlê est un masque biface qui renferme plusieurs mystères.

Le wambêlê appelé communément « wanioug» est l’un des grands masques du peuple sénoufo. Ce masque spécial et mystérieux est composé de deux faces opposées (biface) faisant sortir de la fumée. Les significations données par les sages sur cette formation de la tête sont diverses. Pour certains, elle signifie : le bien affronte le mal. Pour d’autres, le passé et le présent constituent l’avenir d’un individu.

Porté par un initié du poro, ce masque apparaît, le plus souvent, dans les cérémonies funéraires et les occasions spéciales. En effet, le poro est une société secrète d’initiation des jeunes garçons d’une durée 90 jours dans la forêt sacrée. Au cours de son apparition, seuls les initiés de cette société et les sages peuvent assister à ses prestations.

Le wambêlê est aussi un masque protecteur. Il est rattaché à un génie protecteur qui préserve celui qui le consulte du sort, du mauvais oeil, de la sorcellerie. Mais quand il se sent pris au piège (défié), il peut lancer des sorts, de la foudre et même tuer l’individu qui viole ses interdits. C’est ce caractère mystérieux qui rend le wambêlê particulier et différent des autres masques sénoufo.

 

 

Groupe de réalisation

- Christophe Devin, habitant de Chateauvillain

- Christian Droin, habitant de Aubepierre-sur-Aube

- Jérémy Dussaussoy, bénévole de la Maison Laurentine

- Joseph Hanuszek, habitant de Chateauvillain, retraité

- Etienne Marin, habitant de Chateauvillain, en délicatesse avec la justice,

- André Mitaut, habitant de Dancevoir, apiculteur et menuisier, retraité

Avec Ghyslaine Noël, de l'équipe Maison laurentine chargée de la coordination du groupe.

 

(et avec la complicité de Monsieur et Madame Petitjean, gestionnaires du centre hyppique de Chateauvillain et de Vivien (castel motoculture) pour le matériel.)

 

Déroulement de la résidence

Pour Vanly Tiene, artiste discret et solitaire travailler avec un groupe de personnes était une première. C'est la raison pour laquelle nous avons intégré au groupe un membre de l'équipe Laurentine (Ghyslaine Noel) chargée d'organiser et de faire vivre la relation entre les membres du groupe et l'artiste.
Cette médiation s'est avérée utile tant pour rendre explicite à tous les enjeux culturels de la statuaire et des mythes forestiers africains que pour l'organisation pratique de la collecte des bois morts et de la construction de la sculpture.
En ce qui concerne la participation de personnes fragiles (pour des raisons médicales, ou judiciaires, ou les deux)  cette médiation est également nécessaire car les institutions en charge de ces personnes sont plus ou moins sensibilisées et / ou disponibles pour accompagner des démarches culturelles et artistiques.
Il faut donc s'adapter en permanence a cette fragilité et trouver chaque fois des solutions de dernière minute pour assurer l'assiduité et la continuité de la relation.
Cette expérience nous conduit dès à présent à préparer très en amont ce type d'action avec les institutions et les travailleurs concernés.

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