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Un Opéra 

 

Nous évoquons une œuvre totale, ouverte, parlant au cœur et à l’âme de chacun, à l’enfant comme à ceux parvenus au grand âge, aux sages, aux érudits, aux fantômes du passé comme aux visiteurs du futurs.

Nous évoquons un rituel portant chacun au delà de lui-même, vers une puissance collective, une pulsion de vie qui dépasse et amplifie nos propres destins, nos émotions, nos émerveillements , notre capacité de résistance à la banalisation, notre volonté d’engagement dans le monde.

Populaire et contemporain

 

Nous évoquons la possibilité, toujours à ré-inventer, de participer à l’existence d’un récit collectif épique et contemporain concernant chacun dans sa vie de tous les jours comme dans ses espoirs les plus débridés.

Le terme de «populaire» (Larousse : «Qui est relatif au peuple, en tant que milieu social») renvoie donc à la notion de Peuple, mais la difficulté reste entière de savoir de qui et de quoi on parle.

Ici, le peuple qui est dans la salle (acteurs et spectateurs) est un fragment des peuples du monde.


Dans le théâtre grec, le peuple est dans la salle et sur scène (le choeur). Les événements théâtraux, influencés par le monde social et individuel (meurtres, trahisons, rencontres avec le surnaturel, se déroulent sur scène sous l’œil du peuple (public + chœur). Ils y sont documentés par l’expression des doutes , des peurs, des émotions comme par l’élaboration de pensées et d’action (quel projet pour demain?). Avec l’opéra, chacun sera le spectateur de tous les autres et l’acteur de la situation.

Et, ce qui sera «populaire» sera tout entier contenu dans la rencontre de trois éléments :

- ce qui va apparaître viendra du peuple de celles et ceux rassemblés pour «faire» l’opéra comme pour le regarder,

- ce qui va apparaître, le sera dans le cadre d’un «spectacle», c’est-à-dire dans une situation artificielle éphémère qui permet de donner au récit de chacune et chacun une dimension épique. En déplaçant le réel dans un contexte spectaculaire on peut paradoxalement s’en approcher davantage et mieux le comprendre, tout en prenant ses distances avec lui et donc s’en affranchir,

- chacun sera emporté par un «mystère» plus grand que lui et chacun comprendra qu’à cet instant, ce qui apparaîtra sera de l’ordre du merveilleux et de l’universel.

 

Dire, partager, s’amplifier de tous les autres c’est cette disposition que nous définissons comme «populaire et contemporain».

L’Opéra populaire contemporain

invite tous les modes d’expression : chants, danse, performances,improvisations. Par qu’il n’y a pas une seule façon d’être et de dire, ni une seule voie pour le partager.

Chaque fois que cela est possible nous invitons les participants (une centaine d’habitants du sud Haut-Marnais) à partager des fragments de leur propre vie. Il s’agit de projeter dans l’espace commun (celui de la scène du spectacle, comme celui de la communauté) un part de soi-même. Ce partage a la vertu de permettre à chacun mais aussi à tous en même temps d’accéder, en ligne droite, à l’universel.

 

L’équipe de réalisation 

est là pour assembler, coudre, réunir et porter en majesté ces fragments de vie, ces «îlots de cohérence» selon la belle expression du philosophe Paul Ricœur, dans une fresque sociale et culturelle, toujours en mouvement et toujours en transformation, à la manière d’un film en recommencement permanent, à la manière d’un monument à la fois grandiose et éphémère, parce qu’il célèbre les bienfaits d’une humanité provisoirement débarrassée de la terreur, de la cruauté et de la souffrance et éphémère parce que, bien sûr, un rituel, un spectacle, une exposition ne sont que des moments de répit et de respiration dans le cours plus ou moins chaotique de nos vies.

 

 

Une fresque sociale

Il ne s’agit pas pour nous de parler pour les autres, ou à leur place.

Nous ne parlons au nom d’aucun parti, d’aucune autorité ni d’aucun pouvoir.

Il s’agit par contre de prendre parti pour aujourd’hui et pour demain en tentant de participer à la construction d’un avenir digne, aux côtés des plus jeunes, des plus démunis, comme avec ceux qui provisoirement ont la capacité d’agir concrètement sur le réel, pour le transformer au bénéfice de toutes et tous

 

 

Sophie parlera de ses émotions en forêt,

 

Nadine de sa rencontre avec un grand peintre de la région, 

 

Dominique du drame vécu par les agriculteurs confrontés à la pression économique,

 

Aurore de la manière dont elle souhaite recomposer l’actualité, 

 

un autre hurlera avec les loups,

 

Dominique chantera la révolution perdue, 

 

Julie fera apparaître l’animal mythique qui sommeille en chacun de nous, 

 

Julia hésitera à s’avancer sur la scène pour transfigurer les démons, mais elle ira jusqu’au bout, 

 

des geishas vont côtoyer des moines pèlerins, des gens d’ailleurs deviseront avec des gens d’ici, 

 

des zadistes avec des gilets jaunes,

 

les ignorants vont croiser des savants, puis soudainement ils invertiront les rôles avant de renverser les pôles, 

 

les timides auront des ailes, 

 

les fringants deviendront discrets, 

 

les anciens seront les 

modernes, 

 

et les enfants dirigeront parfois le convoi.

Nous parlerons des plantes, des planètes, des êtres, du prix du gaz, de la désinvolture des experts comme de la générosité de celles et ceux qui du nord au sud, de l’est à l’ouest font que vivre reste une aventure extra ordinaire.

Car il va bien falloir dépasser les quatre tentations dominantes du moment pour passer à autre chose.

Les 4 tentations 

 

La tentation du sabotage 

Quand tout semble réduit a des caricatures de pensée et d’action, quand le privé s’oppose au public et vice versa, l’administration aux citoyens et vice versa, les politiques contre le peuple et vice versa, les parents contre les enfants et vice versa,  les intellectuels contre les médias et vice versa, les médias contre  les lecteurs et vice versa, les réseaux sociaux contre tout, les agriculteurs contre les écologistes et vice versa, les professionnels contre les amateurs et vice versa, alors chacun dans son coin se bricole sa petite stratégies de sabotage de la vie ensemble, de l’intelligence collective, du soin avec lequel la communauté humaine devrait être traitée.

 

La tentation du repli identitaire et de l’entre-soi

Le confort relatif qu’apporte le repli sous sa tente, au sein de sa tribu, de son groupe d’intérêt, de son parti, de son association, de son quartier ou l’on ne finit par côtoyer que celles et ceux qui pensent comme nous est un leurre qui nous rend impuissants pour dépasser les contradictions générées par un monde en bouleversement.

 

La tentation de salut individuel 

comme s’il était possible de se sauver durablement soi-même dans un monde malade.

 

L’attente du Super Héros

Celles et ceux qui se présentent à nous avec un trousseau de réponses élaborées sans nous se trompent : nous voulons participer plus et mieux. Leur force se nourrit de notre démission.

Les Super Héros de demain seront des êtres collectifs agissant au bénéfice de toutes et tous.

 

Ces tentations sont évidemment légitimes et nous n’avons pas vocation à en juger. Mais il s’avère que nous sommes sans doute capable de beaucoup mieux faire.

 

Sans moralisme, sans peur, sans illusions, sans renoncer à rien mais en voulant, ensemble accéder à beaucoup plus.

 

A beaucoup plus de joie.

 

C’est ce «beaucoup plus de joie» que nous irons chercher, ensemble, avec cet opéra 

populaire contemporain.

 

 

L’équipe de production

Karin Vyncke 

Yoris Van den Houte

Andréas Rathgeb

Pierre Bongiovanni

Marie Solange Dubès


(avec Julie Faure-Brac, Ghyslaine Noel, Béatrice Chanfrault)

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